Cela faisait trois jours que les fées survivantes avaient quitté le creux de leurs nids pour fuir vers les montagnes jumelles à l’Ouest. Elerinna avait instinctivement suivi la famille de Liam, qui s’occupait très bien d’elle. Depuis l’invasion, les fées étaient devenues plus craintives la nuit, redoutant l’avancée de l’ennemi sur leurs. Elerinna finit de nettoyer la louche en bois et ramassa les ustensiles éparpillés sur la rive. Elle avait décidé, malgré le désaccord d’Erine et de Liam, de participer aux tâches quotidiennes afin de faire sa part. Elle leur devait bien ça, ils la nourrissaient, la transportaient et lui apportait du réconfort. Une branche craqua brusquement dans son dos, effrayant de petits oiseaux bleus qui se prélassaient là. Elerinna se retourna. C’était Liam. La première fois qu’elle l’avait vu, elle l’avait confondu avec la Daeron. La ressemblance était forte mais Liam n’était pas une fée noire. Depuis, il restait toujours avec elle. La jeune fille soupira. Jamais une fée ne lui avait auparavant manifesté ce genre d’attention et elle ne savait pas quoi faire en sa présence. Liam s’approcha et voulu la saisir par la taille pour la soulever. Au dernier instant, Elerinna roula sur le côté et se releva. Liam s’écroula sur la rive, n’ayant pas eu le temps de réagir au mouvement d’Elerinna et fut emporté par son élan.
– Eeeeeeh, s’écria-t-il indigné, c’est pas du jeu !
Elerinna rit à gorge déployée et s’approcha du jeune homme, un sourire satisfait sur les lèvres.
– Moi je trouve que c’est parfaitement adapté, déclara-t-elle, ça t’apprendra à vouloir jouer au plus malin avec moi !
– Tu triches, s’exclama le garçon.
Et sur ces derniers mots, il se rua vers la jeune fille et réussi à l’attraper. Ils roulèrent au sol et tombèrent dans le ruisseau, éclaboussant les ustensiles et l’herbe de la berge. Liam plongea son regard d’ébène dans ceux de la fée, bleus comme le ciel. Elerinna le regarda pendant un instant, submergée par l’intensité de ces yeux et le repoussa en riant d’un air gêné. Elle se releva, ses vêtements complètement trempés.
– J’ai comme l’impression qu’à chaque fois que je suis avec toi, je finis dans l’eau, se plaignit-elle.
Liam éclata de rire et rejoignit Elerinna sur la rive.
– Mère nous attends, elle a besoin de la louche pour la soupe, et sur ces mots il s’éloigna.
Comme la jeune fille ne le suivait pas, il se retourna.
– Tu viens El ?
El, c’était le petit surnom que lui avait trouvé Liam. Plus court qu’Elerinna, la fée avait accepté le surnom. Elle sourit et suivit Liam à travers la foret ombragée jusqu’au campement temporaire qui se situait en haut d’une colline a la pente douce et a l’herbe tendre. En arrivant la, elle se dirigea vers la partie du camp qu’occupaient la famille de Liam. Daniala jouait avec une autre fée, une amie sans doute, que l’enfant s’était faite pendant le voyage. Elerinna lui envia son innocence et rejoignit Erine qui préparait le repas du soir en compagnie de deux autres dames fée aux longues ailes transparentes. Ressentant l’approche de la jeune fille, Erine se retourna et lui fit de la place pour qu’elle puisse s’asseoir en leur compagnie.
– Comme tu ne revenais pas, j’ai envoyé Liam te chercher, lui expliqua-t-elle, il ne t’est rien arrivé j’espère ?
Puis elle aperçut ses vêtements trempés et croisa le regard gêné de la jeune fée.
– Je suis désolé, fit Elerinna penaude en évitant de la regarder dans les yeux, j’aurais dû aller plus vite.
Et elle se leva et allât aider Liam à ramasser des fougères pour dormir. Les deux adolescents se rendirent à la lisière du bois et se mirent à récolter les plantes. Elerinna jeta un coup d’œil au jeune homme. Il était penché au-dessus d’un tas de feuilles et lui tournait le dos. Depuis le début de son aventure, la jeune fille était anxieuse. Elle espérait que toutes les fées aient pu s’enfuir et priait pour que les créatures de la Daeron les laissent s’enfuir. Parfois, elle se réveillait en sursaut la nuit, craignant que ses rêves prémonitoires ne reviennent l’informer d’une autre catastrophe. Mais ce qu’elle craignait le plus, c’était non pas les rêves, ni les gobelins d’ailleurs, mais la fée noire. Elle aurait pu les poursuivre, et Elerinna savait que si c’était le cas, elle serait le seul rempart entre la créature maléfique et les autres fées.

Dans sa grotte, Even fulminait. Son maitre venait de lui faire parvenir des ordres et il n’était pas le moins du monde d’accord avec. A quoi cela servirait-il de les envahir au nord alors qu’ils n’avaient toujours pas pu accéder au sud ?!
– C’est moi qui dirige cette armée, explosa-t-il, ça devrait être moi qui décide ou elle va !!!!
Sa voix se répercuta sur les parois de pierres noires. Il tournait dans la petite pièce obscure, ses courts cheveux noirs flottant derrière lui tel un étendard obscur. A l’entrée, les gobelins attendaient patiemment que la Daeron se calme. Ils connaissaient désormais leur commandant et n’osaient pas entrer, de peur que la fée ne les torture pour son simple plaisir afin de soulager son humeur. Even croisa leurs regards terrifiés et éclata d’un rire dément.
– Et dire que je suis obligé de rester avec des êtres d’une inintelligence éprouvante tels que vous ! hurla-t-il, moi ! Even ! La Daeron du maitre !
Soudain, il sourit. Il venait d’avoir une idée. Oh oui, une si belle idée qu’y l’aiderais à passer le temps dans cet endroit putride et nauséabond. Il pourrait faire une pierre deux coups. Souriant jusqu’aux oreilles, il sortit de la cavité et se dirigea vers ses chasseurs.

La nuit s’installait sur la vallée dans un éblouissant coucher de soleil entouré de nuages aux couleurs pastel. De plus en plus de fées arrivaient du nord et du sud, fuyant les combats qui s’étendaient dans la vallée, et rejoignaient le groupe principal. Celui d’Elerinna venait d’arriver et, suivant les éclaireuses, ils arrivèrent près d’une rivière à l’orée de la foret, et se posèrent, soulevant un nuage de feuilles et de poussières. Ephal relâcha Elerinna et se dirigea tant bien que mal vers l’eau afin de se désaltérer. Elle s’assura que l’homme épuisé y parvienne et allât rejoindre Liam qui suivait avec Daniala leurs parents.
– Elerinna ! fit le jeune homme, tout heureux de la voir, on ne savait pas où tu étais ! Ephal va bien ?
– On peut dire ça comme ça … dit-elle, je crois qu’il a de plus en plus de mal à me porter toute la journée. Vivement qu’on arrive, je ne souhaite pas le tuer pendant ce voyage !
Liam sembla réfléchir un long moment. Qu’est-ce-qu’ il était beau lorsqu’il était concentré ! Se surprit-elle à penser.
– Tu sais, dit-elle, Je crois que je devrais échanger mon pouvoir des rêves contre celui de la télépathie ! Parce que avec toi …
Il se tourna vers elle et sourit, comprenant ce qu’elle voulait sous-entendre.
– Oui ? fit Elerinna, Je t’écoute !
– Je … commença-t-il, je pensais à après, dit-il en prenant soudain un air sérieux et attristé.
– Apres qu’on ait atteint les montagnes jumelles ? demanda-t-elle.
Il la regarda longuement. Elerinna soutint son regard et essaya en vain de deviner ses pensées. Liam baissa alors la tête.
– Rien laisse tomber, lâcha-t-il.
Elerinna resta muette pendant tout le reste du trajet jusqu’à la hutte improvisée. Puis Erine lui demanda d’aller chercher du bois pour le feu, elle allât donc dans la foret et se mit en quête du bois. Au bout de quelques minutes, elle ressentit l’approche de Daniala. La petite fée avait dû la suivre lorsqu’elle était partie.
– Dani ? appela Elerinna, qu’est-ce-que tu fais ici ?
La fillette sortis du buisson, l’air penaud.
– Dani ? demanda Elerinna, Tout va bien ?
– Comment tu as zu que z’était moi ? voulu savoir la petite fée, z’ais pourtant était très dizcrète !
La jeune fille rigola doucement.
– Ce n’est pas toi, c’est ton énergie que j’ai ressentis … enfin, je crois ! fit-elle songeuse.
C’est vrai ca, comment avait-elle fait pour savoir que c’était la petite ? Daniala avait les yeux grands ouverts.
– Moi plus tard, ze voudrais être une panthère ! s’ecria-t-elle très sérieuse, ze serait souple, et ze sauterais zuper zuper haut !!!!
– Une panthère ? fit Elerinna abasourdie, tu ne veux pas t’occuper de la foret ?
La petite fit une moue épouvantée.
– Argh ! Nan bienzur que non ! Z’est trop ennuyeux !
Elerinna l’observa. La petite fée devait à peine entrer dans le monde des grands et déjà elle adoptait un caractère rebelle.
– Eh bien, grande panthère, voudrais-tu m’accompagner pour ramener le bois ?
– Oh oui, mais pas beaucoup alors !
Elerinna lui céda une partie de son chargement et les deux amies se dirigèrent vers le campement. En arrivant, elles aperçurent les fées rassemblées. Les deux jeunes filles s’approchèrent pour essayer d’apercevoir la source de ce regroupement. Elles finirent par entendre le discours de trois fées.
– Ils ont gagnés le Nord, disaient-elles, d’après ce qu’on a pu voir, ils sont allés directement vers le Nululutaicramaitariveurapahaleudirreu .
Les fées murmurèrent a voix basse.
– Mais, fit une fée, s’ils s’en vont vers le Nord, alors ils sont partis de notre vallée ?
– Non, lui annonça une fée des arbres aux longs cheveux verts retenus par quelques fleurs roses, ce n’est qu’une partie de leur armée qui est partie vers la vallée des lutins ! Les autres sont en train de continuer d’avancer !
La discussion continua sur les moyens de fuir, puis, certaines fées repartirent, tout espoir envolé de pouvoir retourner un jour chez elles. Le soir tomba sur la colline transformée en camp. Elerinna dormait dans la hutte avec Erine, Daniala, Liam et son père. Recroquevillée avec Cryptus, qui passait désormais plus de temps avec Dani, elle était enroulée dans une fine couverture de feuilles teintées de jaunes. L’automne approchait et les fées devraient avoir trouvé refuge dans les montagnes jumelles avant l’hiver. Une odeur attira son attention, elle ouvrit les yeux et se leva, prenant soin de ne pas déranger la petite famille. En sortant de la hutte, elle tenta de découvrir la source du problème. Ne pas alerter les autres tant qu’elle ne l’avait pas découvert lui posait problème. Elle marcha jusqu’à l’orée de la foret et vit un rocher qui surplombait le bois. Elle se dirigea vers lui et grimpa avec agilité jusqu’à son sommet. C’est là qu’elle l’aperçu. La lumière orangée. Le feu. Il dévorait les arbres et courait le long de la foret laissant derrière lui une fumée dense qui s’échappait et montait dans un tourbillon de cendres enflammées pour retomber sur les végétaux qui prenaient a leur tour feux.
– Non, gémit Elerinna, pas encore !
Elle sauta du haut de la pierre et retomba durement au sol. Son pied partit de travers et une douleur aiguë remonta le long de sa jambe. Elle courut, ignorant la douleur de plus en plus insupportable de sa cheville et donna l’alerte. Quelques fées sortirent de leurs huttes, à demi éveillées, et regardèrent autour d’elles perplexes. Un homme s’approcha d’Elerinna.
– Qu’y a-t-il ?
– Le feu, haleta la jeune fille, il faut partir.
– Le feu ? Mais quel feu ?
‘’Il ne le voit pas ? S’étonna Elerinna, pourtant moi je le vois ! Je suis en train de rêver ?’’
Elle regarda une fois encore le ciel et aperçus la lumière étouffante. Puis elle comprit. Ce n’est pas moi qui aie un problème, ce sont eux !
– Vous ne comprenez pas, tenta de lui expliquer Elerinna, il y a un feu qui arrive droit sur nous ! Si on ne part pas, on mourra !
‘’Je paris que c’est encore cette Daeron qui masque l’incendie ! se dit-elle, Faite qu’il comprenne ! Pria-t-elle. Par les Dieux, faite qu’il comprenne !’’
– Vous ne pouvez pas le voir parce qu’il est caché ! s’emporta-t-elle.
– Caché ? Mais … je suis une fée des arbres, voulut la raisonner l’homme, si la foret brulait, je pense que je le saurais ! Peut-être as-tu de la fièvre ? Tu es souffrante ?
Il voulut la saisir par le bras mais Elerinna se dégagea et fila vers la hutte ou elle dormait si paisiblement quelques minutes plus tôt. Elle se jeta sur Liam encore endormit, réveillant au passage toute sa famille.
– Elerinna, fit le jeune homme surpris, qu’est-ce-que …
– Il faut partir, les pressa la jeune fée, il y a un feu qui arrive ! Il faut fuir !
Tout à coup, la magie qui dissimulait l’incendie se dissipa et les fées reçurent la vague de souffrance d’un seul coup. Les cris d’agonie montèrent du camp et les fées des arbres hurlèrent, sentant leurs bois partir en fumée. Le feu atteignit les premières tentes. Elerinna sortit en boitillant de la hutte et se rendis compte que l’incendie avait encerclé les fées qui ne pourrait pas fuir par la foret. Elle vit aussi se lever avec une lenteur torturante le dôme d’énergie qui se referma, ne laissant aucune échappatoire aux créatures ailées.
– Trop tard, fit-elle, Je suis encore arrivé trop tard !
Le feu se rependit dans le camp, illuminant les tentes délicates et leurs occupantes horrifiées. Elerinna voulut se lever mais sa cheville la lança et elle s’écroula par terre. Puis elle vit un rayon noir s’échapper de l’autre bout du camp. Il venait droit sur elle ! Elle voulut encore se lever, mais ne put le faire et dans un geste désespéré, elle se jeta sur le coter. Et le rayon l’atteignit dans une gerbe d’étincelles obscures.

– Elerinna !!! hurla Liam, Maman elle ne se réveille pas !
Sa mère se pencha sur la jeune fille et lui versa un verre d’eau sur la figure.
– Ça ne marche pas, gémit Liam désespéré.
Elerinna ne se réveillait pas. Erine et Liam avaient tenté de la réveiller, sans succès.
– Gifle-la, lui ordonna Erine en prenant un air sérieux.
– Pardon ? dit le jeune homme surpris.
– Je te dis de la gifler !
Liam ouvrit des yeux ronds. Voilà aux moins cinq minutes qu’Elerinna avait commencé à gémir et se retourner. Ils avaient voulu la réveiller afin de la calmer, mais elle s’était mise à crier, se débattant pour fuir un ennemi imaginaire. Le jeune homme pris son élan et gifla la jeune fille. Argh ! Ça ne marchait pas non plus ! Et il n’avait pas vraiment envie de recommencer … La jeune fille commença alors à perdre son souffle, comme si elle respirait une fumée ou un gaz mortel.
– Maman … fit Liam inquiet, on a un problème !
Sa mère posa la main sur le visage de la jeune fille et lui ouvrit la bouche.
– Ses voies respiratoires ne sont pas obstruées, analysa-t-elle, ou alors elles le sont mais c’est plus profond ! Je ne comprends pas, c’est comme si …
Elle pâlit.
– Comme si elle était ailleurs. Liam retourne toi et bloque l’entrée.
– Mais papa et Dani sont allés chercher …
– Fais ce que je te dis jeune homme ! le gronda sa mère.
Il ferma donc la hutte et se tourna contre la paroi. L’instant d’après, il entendit un déchirement. La seconde suivante, Erine retint son souffle.
– Tu peux te retourner !
Liam se retourna et son cœur s’arrêta de battre dans sa poitrine. Erine avait découvert le torse d’Elerinna en déchirant la tunique de la jeune fée. Le premier réflexe du jeune homme fut de se retourner, car la nudité de la jeune fille le gênait. Mais il remarqua alors une chose qui l’empêcha de le faire. Sur la peau blanche d’Elerinna, une marque sombre s’étalait, dessinant des courbes gracieuses et noires. Il s’approcha lentement, captivé par le phénomène. Lorsqu’il voulut toucher la marque, sa mère lui saisit le poignet.
– Tu ferais mieux de ne pas le faire, le prévint-elle, c’est de la magie noire !
De la magie noire. Liam savait qu’elle était dangereuse car sa mère lui avait mainte et mainte fois répéter qu’elle rendait les êtres corrompus et s’infiltrait dans leur âme afin de les contrôler. Très facile à reconnaitre, la magie noire était noire, hypnotisante et vous donnait la désagréable impression qu’un millier de fourmis vous montaient dessus. Le seul fait de la toucher pouvait vous blesser gravement.
– On dirait qu’elle se répand !
– Quoi ?
Effectivement, les spirales grossissaient a vue d’œil. Soudain, Elerinna se releva brusquement, toussant à en cracher ses poumons.
– El !!!! s’écria Liam, El répond moi !
– Le feu … murmura la jeune fille en reprenant son souffle.
Elle s’assit, envoyant les couvertures voltiger.
– El ? appela Liam incertain, tout va bien ?
– Euh, oui, répondit la fée en fronçant les sourcils, mais qu’est-ce-que …
– Non parce que si tout va bien, se serait pas mal que tu te rhabilles ! dit le jeune homme en fermant les yeux, c’est pas que ça me plait pas, hein, mais maman va me tuer si j’en profite ne serais-ce qu’une seconde de plus !
Elerinna baissa les yeux vers sa poitrine découverte et ouvris des yeux ronds de surprise. Erine lui tendis un haut, légèrement trop grand. La jeune fille rougie et saisit le vêtement, puis l’enfila.
– Le feu, s’écria-t-elle après s’être couverte, Liam il y a un feu qui fonce droit sur nous !!!!
La mère et le fils froncèrent les sourcils et se regardèrent.
– Je vous le jure, les pria Elerinna qui souhaitait de tout cœur qu’ils la croient, il est dissimulé par une Daeron qui le poussa jusqu’ici ! Si on ne part pas, on mourra !
– C’est en relation avec cette marque sur ta poitrine ? lui demanda alors Erine.
La jeune fille baissa piteusement la tête.
– Je … je ne sais pas. Ecoutez, c’est tout nouveau pour moi je … en fait … j’ai un don, avoua-t-elle, Je peux voir l’avenir, et là, il y a un feu qui va tous nous tuer !
– Je vais aller en parler avec les autres fées, mais … Tu es vraiment sure et certaine de ce que tu dis ?
Elerinna regarda Erine droit dans les yeux.
– Je ne peux que vous dire que c’est ce que je ferais à votre place. Je n’ai aucune preuve pour l’instant, mais si l’on attend plus longtemps, la preuve sera immense et il sera alors trop tard pour me croire.
Erine plongea son regard gris dans celui d’Elerinna. Puis, elle sortit de la hutte, laissant seuls Liam et Elerinna. La jeune fille le regarda et, avant qu’elle ait pu faire le moindre geste, le garçon la serra dans ses bras.
– Liam … bégaya-t-elle.
– Ne me refais plus jamais un truc comme ça OK ? lui dit-il en la serrant plus fort, j’ai cru que tu allais mourir El ! C’était horrible !
– De quoi ? fit Elerinna en se dégageant gentiment, mais de quoi tu parles Liam ?
Le jeune homme soupira et lâcha Elerinna, à son plus grand regret.
– Tu nous as tous réveillés ! Tu n’arrêtais pas de crier !
– Ah, désolé, s’excusa la jeune fille.
– Et lorsque maman a voulu t’aider à respirer, on a vu ta marque noire la ! dit-il en montrant du doigt sa poitrine, mais qu’est-ce que c’était Elerinna ?
Elle saisit la main du jeune homme et le força à se lever. Elerinna entraina le garçon a l’extérieur, malgré ses protestations, et marcha vers les fées qui écoutaient attentivement Erine. Certaines commençaient déjà à plier bagage et à s’envoler avec leurs familles. Elerinna se retourna et regarda la lumière de l’incendie qu’elle seule pouvait voir.
– Je pourrais peut-être faire quelque chose, pensa-t-elle.
– Hein ? fit Liam surpris.
– Si je réussi à briser le bouclier qui vous empêche de voir le feu, je pourrais persuader les fées de partir ! lui expliqua la jeune fille, mais si je le fais, la Daeron pourrait créer son dôme en laissant tomber l’effet de surprise …
– Super. Bon écoute El c’est carrément dément ce que tu me racontes !
La fée se tourna vers le jeune homme, affligée. La prenait-il pour une folle ? Elle lâcha la main de Liam et voulut s’en aller vers l’incendie seule. A peine avait-elle fait trois pas qu’elle sentit la main du garçon saisir la sienne.
– Tu ne devrais pas me suivre, déclara-t-elle, c’est dangeureux.
– Tu ne m’as pas compris El, fit le jeune homme, c’est sûr que n’importe qui trouverait ca fou ! Mais je ne suis pas n’importe qui ! fit-il avec un grand sourire
– Mais …voulut protester Elerinna
– Non ! Non ! Et non ! Pas question que je retourne avec Dani, maman et papa. C’est pas juste que toi tu en profites et pas moi !
– Profiter de quoi ? demanda-t-elle.
– Ben d’une bataille ! répondit Liam en souriant.
Et avant que la jeune fille ait pu dire quoi que ce soit d’autre, il l’entraina vers la foret.

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