L’immense grille de métal froid et sombre s’élevait bien haut devant le bâtiment, la prison commençait là, enfin non ce n’était pas une prison je vous rassure ! Simplement aux premiers abords…on pouvait y penser. Il faisait encore jour mais le soleil caché n’éclairait pas l’institut, comme s’il l’évitait. Peut-être ce bâtiment gris était-il beau, mais la façade alors plongée dans l’ombre n’était pas très attirante. Une prison c’était donc bien cet aspect-là qu’elle avait, mais ce n’était alors que l’apparence. En tous les cas, même pour son arrivée, les portes étaient belles et bien fermées, personne pour l’accueillir. Entre les barres de fer Eowine pouvait distinguer avec facilité la porte d’entrée, fermée bien sûr, en bois simple, peut-être facile à fracasser. Pour un institut si prestigieux, l’enseignement était de pointe bien sûr, alors il fallait également y mettre le prix. Eowine elle, n’avait rien payé, mais elle était un cas à part d’après ce que je savais.
Le directeur, reconnaissable par son costume soigné et son allure hautaine, vient chercher la jeune fille à la grille, un sourire d’accueil vite effacé, puis il lui fit signe d’entrer. Il n’était pas très difficile de deviner de quel peuple il était, Nehvil Ihlywo, un Wenoh très connu surtout pour la direction de cet institut bien sûr, mais aussi pour ses fabuleux talents de maître en potion.
– Eowine Ywnan, je prononce bien ?
– Nen, Ywnen.
– Bien passons, je vais d’abord vous montrer les différents bâtiments puis je vous emmènerais aux dortoirs pour vous expliquer certaines règles et enfin nous irons manger.
Eowine ne répondit pas, préférant regarder autour d’elle alors qu’ils entraient dans le premier bâtiment. Pierres apparentes mais très propres, pour l’entrée un long couloir se terminant de l’autre côté du bâtiment, sur les côtés plusieurs portes, toutes fermées, à croire qu’il n’y avait personne…
– Ici il y a l’accueil, la loge du gardien et les appartements des femmes de ménages.
Le directeur désigna une porte dont la petite fenêtre était obstruée de l’intérieur par un rideau :
– Ici c’est mon bureau, si jamais il y a le moindre problème ou si bien sûr vous créer des problèmes.
Tout était clair au moins, au ton dont il l’avait dit, Eowine devait ainsi avoir compris qu’elle ne passerait pas du bon temps dans ce bureau.
Ils sortirent du bâtiment pour arriver dans une immense cour, encadrée de quatre bâtiments, le centre était un cercle d’herbe fraîchement coupée. Coins d’ombre, bancs, herbe fraîche, tout était parfait pour une cour d’institut ! Bien sûr sans prendre en compte le ciel terne.
Comme légèrement pressé, le directeur se planta sur le bitume près d’Eowine puis désigna un à un les bâtiments :
– Toutes les sciences avec manipulation dans ce bâtiment, que ce soit la chimie, comme l’étude du corps ou des potions. Les langues dans celui-ci. Les autres sciences là, toutes celles qui ne sont que théoriques. Et enfin le réfectoire avec également l’infirmerie mais nous y reviendront tout à l’heure.
La jeune fille eut à peine le temps de regarder les bâtiments qu’il repartit déjà vers un petit chemin de pierre menant derrière le bâtiment Ouest, celui des langues.
– Le bâtiment des dortoirs.
Ils arrivaient alors devant un bloc de béton tout ce qu’il y a de plus simple, une multitude de fenêtres, toutes fermées, la seule différence avec les autres étaient le bas, un hall aux murs de verre, entièrement. Une fois entrée Eowine dut comprendre immédiatement le système : deux escaliers, menant dans deux parties différentes du bâtiment, l’un prit par les filles, l’autre par les garçons.
– Le dortoir des filles est par l’escalier gauche, ne vous trompez pas, vous pourriez avoir quelques ennuis.
– Ils ne sont tout de même pas si méchants que ça… ?
– Non ne vous en faites pas, mais sait-on jamais.
Très peu rassurée, Eowine suivit le directeur dans les escaliers, heureusement, elle n’était qu’au deuxième étage ! C’est vrai qu’ils auraient dut installer des ascenseurs pendant la rénovation…
– Pour ta chambre c’est facile de t’en rappeler, la dernière tout au fond du couloir, deuxième étage donc, numéro 210.
Elle hocha la tête et le suivit, docile. Une fois devant la chambre c’est avec un passe qu’il ouvrit la porte.
A voir le couloir déjà, la chambre promettait d’être de bon goût, un couloir large pour trois personnes, les couleurs beige et chocolat se mariaient parfaitement, ils avaient fait fort pour que les élèves se sentent bien ! Les chambres étaient très agréables de mon humble avis, à mon goût au moins !
De son habitude pressée, le directeur ne laissa même pas le temps à Eowine pour regarder sa chambre qu’il énonçait déjà les règles :
– Levé une heure et demi avant le début de vos cours, un surveillant passe pour cela, sauf si bien sûr vous voulez vous réveiller plutôt dans ce cas il faut vous débrouiller en mettant un réveil. Vous avez une douche ici, à prendre tous les matins, enfin bien sûr si vous êtes en retard ce n’est pas obligé mais c’est préférable. L’armoire ici, il y a déjà vos uniformes, deux été deux hivers, une fois sale vous les mettez dans ce bac…
Il désigna une petite porte dans le mur elle ouvrait sur un tunnel qui descendait directement dans la salle de lavage.
– …il y a le numéro de votre chambre dessus donc vous ne pouvez pas les perdre. Une fois prête petit déjeuner aux heures piles de 7 heures à 10 heures et ensuite direction les cours. Le midi, tout le monde mange à la même heure, c’est pour cela que nous n’avons encore croisés personne. Le soir repas à 19 heures 30, ce qui vous laisse donc deux heures de libre minimum après vos cours. Et le couché à 21 heures maximum. Des questions ?
Impressionnée et peut-être surtout intimidée par sa cadence de parole, Eowine secoua lentement mais négativement la tête.
– Très bien, je vous laissez vous changer, je vous attends dans le couloir.
Il sortit donc et referma derrière lui.
La jeune fille semblait quelque peu perturbée, elle resta immobile pendant une dizaine de secondes puis s’empressa de regarder ses uniformes. En cette saison il fut logique qu’elle choisisse la tenue légère !
Une fois habillée, oui je préfère passer les détails de ce passage pour son intimité, elle se regarda dans une glace accrochée à la porte de l’armoire. Il faut bien dire qu’elle le portait très bien cet uniforme, la jupe lui arrivant juste au-dessus du genou faisait ressortir sa taille mince et ses jambes interminables. Certes elle avait de hautes jambes…mais elle ne dépassait pas les 1 mètre 60, il me semble qu’elle était alors la plus petite élève de l’institut. Ce qui est petit est mignon ! Donc passons. Elle préféra rentrer la chemise blanche sous sa jupe, faisant encore plus ressortir sa taille et mettant légèrement en valeur sa poitrine, ne le cachons pas cette dernière était peut-être plus petite que la moyenne mais tout de même respectable. Une fois le veston noir enfilé, elle regarda la veste, surement se disait-elle qu’il faisait trop chaud pour la mettre, elle ressortit donc de la chambre ainsi.
Le directeur se mit rapidement face à elle pour lui tendre une montre et un passe pour la chambre, décidément il ne déméritait pas à sa réputation : rapide, direct et toujours pressé.
– Déjà une femme de ménage passe à l’heure du midi, donc ne verrouillez pas votre chambre à cette heure-là. Pour fermer il suffit de passer votre badge comme je l’ai fait. La porte se bloque automatiquement mais tous les badges peuvent l’ouvrir si elle n’est pas verrouillée. Maintenant la montre, il y a plusieurs boutons, en haut à gauche c’est votre emploi du temps, en bas c’est le plan de l’institut, en haut à droite les nouvelles comme les professeurs absents par exemple, et en bas c’est l’heure.
Voilà, son discourt fini il partait déjà ! La pauvre jeune fille n’avait plus qu’à courir derrière lui en espérant retenir toutes les informations qu’il donnait.

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