En marchant, Dawson eut une sensation étrange, il avait l’impression d’être réchauffé par la pluie. Cela fut sans aucun doute une illusion causée par l’heure tardive de cette balade.
Il errait donc dans les rues de la ville.
Il ne savait pas quoi, mais quelque chose lui semblait irrésistible, il ne pouvait pas reculer, cette chose l’en empêchait, elle l’attirait. Tout en marchant, il se rendait compte que la ville ne lui était pas aussi familière qu’il le pensait, mais peu lui importait, il ne voulait pas rentrer.
La suite logique arriva, il était perdu dans la ville. Quand il s’arrêta pour regarder autour de lui, il était dans une grande avenue entourée par de petites ruelles qui lui paraissaient mener à plusieurs culs-de-sac.
Il essaya quand même de se remémorer le chemin qu’il avait emprunté, mais en vain. Il était complètement troublé par la cacophonie que provoquait l’averse, ajouté à cela que la brume l’empêchait de voir au-delà de quelques mètres.
Soudain, le regard de Dawson fut attiré par l’apparition d’une silhouette dans la brume. Il n’en était pas sûr mais la silhouette semblait masculine. Il ne pouvait pas clairement voir à quoi ressemblait cette personne mais il pouvait quand même apercevoir qu’elle était assez grande, fine et vêtue entièrement de noir ou d’une couleur que l’on pourrait confondre avec le noir. Cette silhouette courait assez rapidement dans une des petites ruelles qui constituait l’avenue dans laquelle Dawson s’était égaré. Sans la moindre réflexion, il courut dans la même direction que la personne.
Une fois dans la ruelle, Dawson vit une chose qui le perturba grandement. La personne, en courant, ne semblait pas toucher le sol, elle le frôlait, elle flottait, elle glissait sur la brume. On pouvait voir la stupeur mélangée à la terreur sur le visage du journaliste.
La petite ruelle était entourée par de grands immeubles. Des pavés assemblaient le sol de la rue.
Elle n’avait pas de réelle issue, seulement un étroit tunnel dont l’obscurité ne permettait pas Dawson d’apercevoir la fin. Il décida donc, par dépit, d’emprunter le tunnel. Mais, une fois dans le tunnel, Dawson eut un horrible pressentiment. Il était en train de faire une terrible erreur.
De l’autre côté de cet étrange passage, un bâtiment étonnant attira l’œil du journaliste: un bar se fondant parfaitement au décor sombre et froid de la ruelle. Il devait être environ quatre heures du matin, et au point où il en était, perdu dans une ville qu’il ne connaissait absolument pas, il n’avait rien à perdre, il entra donc dans l’édifice et peut-être pourrait-il trouver quelqu’un pour le renseigner sur la direction à emprunter pour rentrer chez lui. À ce moment, il pensait que la personne qu’il avait vue il y a encore quelques minutes n’était qu’une hallucination.

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