Chaque auteur possède son style propre, sa patte, cette association dans le ton, le vocabulaire, les tournures, qui rendent son écriture unique par rapport à celle des autres. Éminemment dépendant de la personnalité de l’écrivain, ce style évolue aussi en fonction du contexte, du lieu où l’on écrit, de l’âge. Garder un même style du début à la fin d’un récit, surtout lorsqu’il est écrit sur un temps long, n’est du coup pas toujours évident. Voici quelques conseils pour vous y aider !

Identifiez votre style.

Avant de vouloir conserver son style, encore faut-il être capable de l’identifier ! Pour cela, pas de miracle : écrire puis se relire. Lors de la relecture, portez votre attention sur certains points particuliers : des tournures de phrase récurrentes ; votre vocabulaire naturel ; le niveau du langue, soutenu ou plus courant ; l’utilisation ou non de l’humour, du pathos, du sentimental etc. ; la longueur de vos phrases ; l’attention portée aux détails, aux descriptions (plutôt succinctes ou plutôt détaillées) ; les traits de caractères communs de vos personnages. Faites l’exercice de noter tout cela sur une feuille et de la regarder régulièrement : cela vous aidera !

Gardez un exemple.

Vous écrit un ou plusieurs paragraphes dont vous êtes particulièrement fier et qui, vous le sentez, reflète vraiment ce que vous voulez faire passer en tant qu’auteur ? Garder le précieusement auprès de vous lorsque vous écrivez : une fenêtre ouverte sur votre ordinateur, une feuille à côté de vous ou épinglée au mur, peu importe, l’essentiel est d’avoir toujours sous les yeux votre référence ! Les moins inspirés peuvent également faire cela avec un texte d’un auteur dont ils aiment le style, mais c’est à éviter autant que possible : créez votre propre style, ça n’en sera que plus bénéfique.

Relisez-vous régulièrement.

Sans forcément réitérer l’exercice du premier conseil, se relire régulièrement, notamment avant d’écrire, est une bonne solution pour vous ré-imprégner de l’univers de votre oeuvre, du style et du ton. De plus, se relire avant d’écrire est une bonne soupape : cela vous permet de vous replonger dans votre récit, en évacuant petit à petit tout ce qui pourrait bloquer votre plume, et sans angoisser devant votre page blanche en attendant que le tourbillon de vos pensées se calme et que naisse l’inspiration !

Essayez de maintenir votre contexte d’écriture.

Nous l’avons dit, le style d’un auteur peut être influencé par le contexte dans lequel il écrit : heure de la journée, lieu, humeur etc. Certains sont capables d’écrire de la même manière sur une plage d’Ibiza ou dans une isba sibérienne, mais il peut être bénéfique, pour garder une certaine cohérence dans le ton de votre récit, d’écrire dans des conditions qui ne varient pas trop. Essayez par exemple de privilégier un moment donné de la journée, un lieu où vous vous sentez à l’aise, évitez d’écrire sous le coup de fortes émotions (sauf si c’est votre credo) etc. Sans s’appliquer à tout le monde, ce conseil pourra en aider certains à comprendre pourquoi leur protagoniste principale oscille selon les chapitres entre brute épaisse décérébrée et dandy flegmatique !

Un doute ? Faites comparer !

Les chapitres s’enchaînent et malgré nos conseils précédents, vous n’êtes plus certains d’avoir sur conserver votre ligne directrice et à force de vous relire, tout s’embrouille. Pas de panique ! Choisissez deux paragraphes ou série de paragraphes, éloignés l’un de l’autre dans le récit et si possible sur des thèmes un peu différent (pas deux descriptions de paysages par exemple). Faites-les ensuite lire à quelqu’un d’extérieur, sans lui préciser qu’ils viennent de la même oeuvre, et demandez lui son avis. Si cette personne vous dit qu’il préfère le second roman au premier, c’est que votre cohérence de style mérite une petite revue des troupes !

Et bien sur, vous pouvez refaire l’ensemble de ces exercices à chaque nouvel écrit. Car vous pouvez avoir envie de changer de style, ou il peut avoir tout simplement évolué entre temps. Remettre sans cesse son ouvrage sur le métier, tel est l’un des adages de l’écrivain !