Je regarde donc dans le coffre et j’y trouve alors une tenue de mage d’un noir profond comme une nuit sans lune. Il y a aussi un bâton de mage que je n’avais jamais vu jusque-là, de par sa drôle de conception. Pourquoi ma mère m’a donné ce coffre ? Et dans quel but ?

Après moult réflexions, j’enfile la tenue, prend le bâton et sort de ma chambre d’un pas peu rassuré. Je remprunte le couloir, et je croise une vieille femme fébrile. Immédiatement, je me porte à son secours.

Elle me dit :

– Prends garde jeune mage, ton père est loin d’être la personne que tu crois.

Après ces paroles, elle me tend une boule blanche en me disant qu’en cas de problème je devrais la jeter à terre, et que personne ne devait être au courant que je la détenais.
Un garde m’appelle, je tourne la tête pour lui dire que j’arrive, et quand je veux demander à la vieille dame pourquoi elle me donne ça, elle a mystérieusement disparu. Je suis le garde jusqu’à la salle du trône où mon père m’attend, ainsi que ma mère. Celle-ci a la tête baissée, dans un coin de la salle. Mon père se lève du trône, fait quelques pas et hurle tout d’un coup :

– Tout le monde dehors!

Tous les gardes qui surveillent la salle du trône, ainsi que les serviteurs tremblent à l’annonce de ceci et s’exécutent rapidement. Il ne reste que mon père, ma mère, ainsi que moi dans cette salle immense.

Une grande salle peu éclairée avec de drôles de piliers noirs, et au bout de cette salle un trône noir comme les ténèbres, éclairé par une lueur bleue très étrange.
Mon père me fixe intensément avec une lueur de haine dans le regard qui me glace littéralement le sang, et me dit fortement :

– Mon fils, tu me fais honte et tu me dégoûtes. Je m’attendais à ce que tu sois un mage très puissant mais il n’en est rien, et à cause de qui à ton avis ?

– Je fais de mon mieux père, lui répondis-je.

– De ton mieux ! dit-il en riant. Ce n’est pas assez et cela est la faute de ta mère qui t’a trop couvé et qui a fait de toi un bon rien.

-Ce n’est pas vrai ! criai-je.

– Pas vrai ! dit-il d’une voix grave. Je vais t’aider à devenir le plus puissant du monde et tu gouverneras Kranatos avec moi, dans la peur et la crainte, comme tous ses habitants. Mais avant ça, il faut que je te libère ! me dit-il avec un ton très inquiétant dans la voix et une lueur malsaine dans le regard.

– Me libérer ? répondis-je avec étonnement.

D’un seul coup mon père lança une incantation qui me glaça le sang à la vue du résultat.

Une espèce d’armée de squelettes armés apparut.
-Voilà le vrai pouvoir, me dit-il d’un ton froid et sec. Et maintenant fidèle armée… Tue-la !

Horrifié, je compris qu’il voulait tuer ma mère. Je lançe des boules de feu, seul sort que je métrise parfaitement, sur cette armée, mais aucun effet ne se fit ressentir.

Ma mère, surprise par cette attaque, ne put se défendre et se fit littéralement mettre en morceaux.

Des larmes coulent le long de mes joues, et c’est le cœur blessé, battant la chamade dans ma poitrine que je laisse éclater ma colère qui vient du plus profond de mon être et je hurle :

– Pourquoi tu as fais ça ? Tu n’es qu’un monstre ! Je te hais du plus profond de mon cœur !

– Pourquoi ? Mais pour te libérer, faible que tu es ! dit-il en riant.

Sur ces paroles, je ressens une drôle de sensation qui parcourt mon corps et je vois des images de ma mère et moi jouant tranquillement et me faisant des câlins comme elle savait les faire.

Maintenant, plus jamais je ne ressentirais ça, et je sens la haine et la noirceur monter en moi.

Une immense vague de pouvoir parcourt mon corps, ce qui fait arrêter mon père de rire. Il me fixe avec étonnement.

Je ne contrôle plus mon corps, que m’arrive-t-il ?

Mon corps me fait mal et cette vague de haine et de noirceur m’envahit intégralement. Je commence à lancer une incantation que je ne connais absolument pas, à mon grand étonnement, et je vois une drôle de boule de feu se former entre mes mains.
Tout à coup, je la lance sur l’armée de squelettes, qui explose dans une immense lumière rougeoyante.
Mon père hurle de colère :

– Tu oses te dresser contre moi ! Et bien tu vas mourir.

Il me fixe et se prépare à lancer une attaque directe contre moi.
Mon corps me fait mal et je peux à peine bouger. Ça y est, je vais mourir ?

Je me rappelle tout à coup la vieille dame, et j’arrive avec une grande difficulté à saisir la boule blanche et à la jeter par terre. Elle roule jusqu’à mon père et explose, puis un tourbillon magique apparaît.
Mon père hurle de douleur, et je ne sais par quel miracle arrive à s’extirper du tourbillon avant que celui-ci ne disparaisse. Il me dit :

– Je te maudis Tyragrio, ainsi que tout Kranatos pour ce que vous avez tenté de faire ! Le monde que vous connaissez va totalement changer et quand tu seras plus puissant, retrouve-moi et peut-être arriveras tu a te venger ! Sa phrase se finit dans un rire glacial.

Et il disparut dans un nuage noir de ténèbres.

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